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Une fille sans prétention

mardi 8 octobre 2013, par Grosse Fatigue

C’est une fille sans prétention ça pourrait être un garçon ça dépend des jours ou bien des saisons. J’en vois comme ça chaque année et ça, ça, comment dire ?

ÇA FAIT CHIER.

Elle l’avoue sans vergogne, comme si c’était normal, naturel, culturel, évident, habituel, de saison, générationnel ou pire : conventionnel. Elle ne s’intéresse à rien. Elle n’a pas de passion, de hobby, d’envie, de désir, de centre d’intérêt, ni même un pot de fleur dans sa chambre d’étudiante que j’imagine bien rangée. Elle a vingt et quelques années et dans sa tête se cache le vide sidéral et le Boson de Higgs y a trouvé refuge tant ses particules s’y cognent sans écho. J’ai envie de convoquer ses parents pour que l’on partage un alcool fort en s’épanchant sur l’étrange processus qui les mena à l’état larvaire de leur progéniture : Un échec cuisant. En tant que père, si l’un des miens s’avérait aussi vide, j’irais me faire moine, et pas bouddhiste oh non, moine cistercien en attendant la mort du corps et celle de l’âme pour me morfondre et tenter d’effacer de ma mémoire l’enfant vide que je n’aurais pas élevé....

Car elle a tout à portée de main mais elle n’attend déjà plus rien peut-être un poste dans la banque avec un fauteuil des clients et un mariage en blanc. Un autre larvaire tâchera de la soulever un peu, il aimera certaines séries à la télévision, au mieux, ils vivront chez Ikéa™, ils feront même des enfants bien que, dans leur cas, j’envisage avec enthousiasme les politiques de stérilisation des cons.

Ah, cafard cette pauv’fille : presque la norme la morne. Elles et ILS sont nombreux à attendre confortablement l’avenir et les mises à jour de l’application "confort™", une application quasi-gratuite dans les pays tempérés. Autrefois, ils auraient été trotskystes et, malgré le kyste, cela n’aurait pas été plus mal : un peu d’illusion, d’enthousiasme, de candeur. Ou Mao, ou ANAR !

A-N-A-R !

Je t’en foutrais de l’ANAR cocotte, sans mise à jour et sans réseau, juste te dire viens on s’en va je vais te montrer le Kilimandjaro et tu vas apprendre le japonais juste pour rire parce qu’il te reste du temps pauv’fille et puis rien.

Michel Fugain a 71 ans, en chiffres.