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Externalisez votre comptabilité !

vendredi 4 novembre 2011, par Grosse Fatigue

Un robot russe probablement me propose dans un français correct d’externaliser ma comptabilité. Je ne suis pas le premier à le dire, et ce n’est pas non plus la première fois que je le dis : il ne faut pas répondre aux robots. Je me contente de m’en plaindre, de dépeindre les injonctions que l’on m’invente pour que ma vie soit meilleure et, avec la mienne, celles de millions d’autres innocents.

Car si j’y réfléchis bien, en externalisant ma comptabilité, je ne serais pas seulement plus heureux. Je serais heureux.

Je ne sais pas trop ce que cela veut dire. J’imagine qu’il faut licencier mon comptable et envoyer ma comptabilité en Inde chez des va-nu-pieds mystiques qui n’auraient d’ailleurs qu’un pied, tant deux sont inutiles pour un comptable. Je n’aime pas trop les Indiens, leurs croyances et le fait de se laver dans un fleuve où tout le monde fait caca. Etant encore un homme pour quelques temps, j’avoue adorer la beauté de leurs femmes, surtout celles qui sont vraiment belles, à la manière de toutes les jolies femmes d’ailleurs qui le sont aussi, c’est-à-dire presque toutes, sauf les Américaines qui sont, franchement vulgaires puisqu’elles nous dictent les canons de la consommation de soi. Les Américaines ont délocalisé leur beauté à Porto-Rico depuis que Jane Fonda parle si bien le français des crèmes de beauté. Voilà une délocalisation réussie.

Mais d’abord j’oubliais. Je n’ai pas de comptable. Je n’ai pas non plus de comptabilité. Juste un compte en banque pour lequel j’ai accordé par erreur ou inconscience le droit au fournisseur d’électricité de me piquer beaucoup d’argent sans rien me demander. Comment externaliser ce qui n’existe pas quand on n’est pas, soi-même, un financier qui vendrait des promesses ? Je voudrais tout internaliser parfois, mais il paraît que c’est mal. C’est le psy qui l’a dit. Il est plus ou moins freudien, et c’est énervant d’avoir toujours à justifier sa culpabilité au comptable des frustrations. Souvent, je ne lui dis rien et, à la fin, je ne le paye pas non plus. Je reste allongé dans un canapé à regarder le plafond en imaginant qu’un psy m’écoute. Mais il n’y a personne. Juste des gens derrière un écran parfois, des lecteurs. Externalisés.